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Management : gérer les personnalités difficiles ou toxiques au bureau

Lorsque nous sommes stressés, nous avons tous tendance à adopter des comportements étranges, inadaptés et désagréables à la fois pour nous et pour les autres. Nous pouvons nous renfermer, nous mettre en colère, critiquer, geindre, blâmer. […] Mais lorsque notre stress redescend, tout revient généralement à la normale.

Cependant, il existe certaines personnes qui éprouvent de très grandes difficultés à gérer leur stress. Par conséquent, ces comportements étranges et inadaptés vont devenir de plus en plus fréquents au point de devenir des traits de caractère.

Le renforcement de ces attitudes inadaptées va progressivement générer en eux de plus en plus de mal-être ainsi que chez leur entourage, rendant progressivement ces comportements insupportables, voire toxiques. En effet, lorsque nous sommes confrontés à des personnes ayant ces modes de fonctionnement, nous pouvons avoir tendance à entrer inconsciemment dans des jeux psychologiques négatifs liés au stress.

Le stress exprime une souffrance

Il existe de très nombreux types de comportements inadaptés. Pour nous simplifier les choses, nous pouvons dire qu’ils se subdivisent en deux grandes familles. D’un côté, les personnes qui vont se mettre dans une posture de supériorité et, d’un autre côté, les personnes adoptant une posture d’infériorité. […]

Avant de voir comment gérer ces personnalités difficiles dans notre équipe, regardons tout d’abord quatre choses qu’il ne faut surtout pas faire.· Erreur no 1  : Rester passif et tarder à réagir. C’est en effet le meilleur moyen pour laisser la situation s’envenimer et prendre de plus en plus d’ampleur. Et le jour où nous décidons d’agir, les dommages déjà causés peuvent être très importants.· Erreur no 2  : Se laisser influencer par ces comportements. Le risque étant d’être assimilé comme une personne qui valide ces attitudes déviantes et donc de perdre toute crédibilité aux yeux de notre équipe.· Erreur no 3  : Essayer de « réparer » le comportement en demandant d’adopter le comportement inverse. […] En exigeant de l’autre qu’il retrouve le comportement considéré comme normal, nous obtenons généralement l’exact opposé de ce que nous souhaitions, et ce, pour une raison toute simple : nous le stressons encore plus.· Erreur no 4  : Emettre un jugement de valeur. Vous le savez, en tant que manager, il s’agit même d’une erreur grave, car cela viendrait nourrir le fameux effet Golem que nous avions abordé en parlant de l’effet Pygmalion (1). De plus, prendre cette voie de la facilité nous incite à ne pas chercher à comprendre ce qui se cache réellement derrière ce problème de comportement.

Questionnez le fonctionnement

Tout comme pour la gestion des conflits, le comportement de cette personnalité difficile est donc le marqueur d’un dysfonctionnement éventuel. Il est donc temps de faire notre Sherlock Holmes. Voici cinq clés qui vous y aideront :· Clé no 1 : Observez votre propre comportement lorsque vous êtes confronté à cette personne. Le stress appelle le stress. Donc observez vos propres réactions instinctives. Cette prise de conscience vous aidera à prendre de la hauteur et à vous corriger en vous voyant faire.· Clé no 2 : Agissez le plus rapidement possible. Idéalement, dès les premières apparitions de ce comportement afin de ne pas laisser les tensions se propager.· Clé no 3 : Vérifiez les faits. Si c’est une personne tierce qui vous rapporte ce comportement, veillez à recenser et à vérifier les faits qui posent problème avant toute action.· Clé no 4 : Recherchez l’origine du problème. En effet, gardez en tête que si cette personne se comporte ainsi, c’est qu’elle est en souffrance. Donc, essayez de comprendre quelle en est l’origine.· Clé no 5 : Organisez un dialogue assertif avec cette personne. Cet échange devra absolument avoir lieu en tête-à-tête. Vous pourrez bien sûr utiliser les méthodes abordées sur la gestion du stress de nos équipes. […]

Savoir poser et faire respecter les limites

Grâce à ces cinq clés, nous venons de voir le moyen qui permettra de gérer la plupart des personnalités dites difficiles. Cependant, cela peut s’avérer insuffisant et si, malgré plusieurs tentatives, aucune amélioration n’apparaît ou si votre collaborateur présente un comportement bien plus dangereux, toxique, voire pathologique, qui génère des problèmes majeurs au sein de l’équipe ou de l’entreprise, il est temps d’accepter que vous n’êtes peut-être pas la bonne personne pour l’aider.

Faites-en part à votre hiérarchie afin de déterminer, avec le concours des ressources humaines, s’il apparaît préférable d’orienter votre collaborateur vers la médecine du travail, car ce comportement peut être lié à la survenue d’une problématique d’ordre médical comme une dépression, un burn-out ou tout autre chose.

Et si la situation semble trop grave ou ingérable et non liée à une cause médicale, peut-être devrez-vous envisager un licenciement afin de préserver le groupe de cette influence néfaste. En effet, une des plus grandes preuves de respect envers soi et envers l’autre est de savoir poser et faire respecter les limites.

(1) « La casquette du commandant », chapitre 3 de « Bon manager, mode d’emploi ! ».

Source Les Echos – Clément Bergon et Jérôme Hoarau

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